Lundi 21 mai 2018, en fin de journée, je constate en rentrant chez moi qu’un inconnu s’est installé dans l’escalier en colimaçon, au niveau du premier étage, et parle tout seul. On devine à distance qu’il n’a pas pris de douche depuis trois semaines.
Malgré l’heure tardive, je sonne (au rez-de-chaussée) chez le président du conseil syndical nouvellement élu, et je lui demande d’intervenir. Très courageux, il n’ouvre pas sa porte et me demande « d’appeler la police », c’est-à-dire de faire son boulot. Bien sûr je ne téléphone pas à ses collègues, un jour férié à 23 heures : si l’inconnu disparaît avant leur arrivée, il sera difficile de prouver la réalité de l’incident. Le jeune homme reste donc là, à dormir sur le sol en béton.
Sans gravité, l’incident est toutefois curieux dans un tel immeuble, surveillé en permanence en raison de sa population de gradés de divers ministères, et survient cinq jours après l’assemblée générale où ont été votés des travaux sécuritaires aussi coûteux que superflus. Comment cet inconnu a-t-il fait pour entrer ? Par les accès pour piétons, au rez-de-chausse ? Cela suppose l’accord d’un résident ; or, les résidents sont peu accommodants, sauf avec des complices. Par les rampes du parking souterrain ? Mais ces rampes sont situées à côté du n° 2 et du n° 14 : pourquoi alors a-il traversé le parking jusqu’au n° 6, et précisément jusqu’à l’étage où habite le seul copropriétaire qui ne donne jamais le quitus au syndic ?
Le lendemain (22 mai), alors que je bavardais avec quelqu’un dans le hall d’entrée du n° 6, le gardien est venu m’en parler. Comment a-t-il fait pour être l’informé d’un événement qui s’est produit un jour férié, à 23 heures, alors que la loge est fermée ? Le président du conseil syndical lui aurait-il téléphoné subrepticement ? Si le président du conseil syndical a téléphoné au gardien, pourquoi n’a-t-il pas téléphoné à ses amis de la police ?
Sans jamais avoir de réponse à des questions aussi évidentes, on ne peut que relever toutes les anomalies et coïncidences de cette affaire, typique de cet immeuble vraiment pas comme les autres, située dans une commune pas comme les autres, une commune « où il fait bon vivre », mais pas pour tout le monde.