Le mouvement de contestation des « gilets jaunes », qui a débuté le 17 novembre 2018, poursuit avec constance ses manifestations du samedi, parfois émaillées d’incidents violents. (La onzième journée, dite « acte XI », a eu lieu samedi 26 janvier 2019.) Les armes utilisées par les policiers ont entraîné des lésions définitives chez certaines personnes (yeux crevés ; mâchoires fracturées ; mains arrachées). L’article cité expose le cas d’un apprenti chaudronnier de 21 ans qui a perdu sa main le 24 novembre 2018 à Paris.
Dans la plupart des contrats d’assurances, sont exclues des garanties contractuelles toutes les lésions qui proviennent de manifestations non autorisées (ce qui est le cas des défilés des « gilets jaunes »), d’émeutes, de mouvements populaires. Il est fort probable que la plupart des personnes blessées ne seront jamais indemnisées pour les lésions qui vont changer leur vie définitivement.
Source : journal « Le Parisien » daté du 26 janvier 2019 (page 6)
Les blessés ne sont pas tous des manifestants ou des casseurs de vitrines. Certains se contentaient de prendre des photos. Une lésion à l’œil, à la mâchoire, à la main peut entraîner une perte d’emploi : les personnes blessées devront financer elles-mêmes des dépenses médi¬cales importantes alors que leurs revenus vont diminuer fortement.
Les onze journées de manifestations de l’hiver 2018-2019 ont fait plus de blessés graves que les quatre semaines d’émeutes de mai 1968. Que se passe-t-il ? Un clivage incommensurable s’est formé entre la population, qui ressent un « puissant sentiment d’injustice sociale », et les élites françaises défendues par la troupe.