Mardi 26 mars juin 2018, le gardien taille les arbustes décoratifs dans la cour n° 8. Ce débordement d’activité est surprenant : d’une part, cette tâche n’avait rien d’urgent ; d’autre part, la copropriété confie chaque année l’élagage des arbustes à une entreprise spécialisée dans cette mission ; enfin, les taches matérielles sont habituellement déléguées à la gardienne, le gardien se réservant les activités de planification et de surveillance (des résidents non conformes). En fin de matinée, il faut bien reconnaître que le résultat est satisfaisant : après la taille, le feuillage des arbustes est symétrique.
Curieusement, dans la matinée du mercredi 27 juin 2018, le gardien recommence à élaguer les arbustes. En fin d’opération, on constate que le feuillage des arbustes est devenu dissymétrique, ce qui est plutôt disgracieux, et clairsemé, ce qui est contraire aux objectifs de sécurité imposés aux résidents lors des assemblées générales de copropriété par les employés des services spéciaux qui résident dans l’immeuble. Dans cette copropriété, les indigènes n’en sont plus à une contradiction près.
Et on comprend que des ordres ont été donnés : il s’agissait cette fois-ci de permettre une vue d’ensemble de la cour n° 8 depuis l’immeuble n° 10, dont la faune a toujours été tellement spéciale, et depuis le parc municipal, afin de faciliter les intrusions. Cette explication se vérifie dans la matinée du samedi 30 juin 2018 : l’air très satisfait, l’adjudant BIGOT, vice-président du conseil syndical, vient inspecter les travaux d’élagage, ce qui indique qu’il est le mystérieux donneur d’ordres. Il est toutefois venu sans son légendaire béret.
Aurait-il été subtilisé par un pickpocket dans un dépôt bus ?