Dimanche 11 juin 2017 a eu lieu, en France, le premier tour des élections législatives. À l’issue du scrutin, un écart de mille voix seulement entre le député sortant de Maisons-Alfort et son futur opposant du deuxième tour.
Le 14 juin 2017, un tract signé par le député sortant a été déposé dans les boîtes aux lettres des habitants (et électeurs). Un appel à l’aide angoissé, qui nous apprend que le président de la République « va disposer à l’Assemblée Nationale d’un majorité écrasante », ce qui représente un danger pour la démocratie. Parce que « la démocratie, c’est équilibre des pouvoirs, ce n’est ni le parti unique, ni la pensée unique ».
C’est vrai, la pensée unique a des conséquences concrètes, surtout à Maisons-Alfort : on peut se retrouver en garde-à-vue pour une durée de six mois, parce qu’on déplaît aux amis du député-maire. Or, une garde-à-vue de six mois est une infraction criminelle : les délinquants doivent (auraient dû) être jugés par une cour d’assises. Mais la majorité municipale n’a effectué aucune démarche afin d’atteindre cet objectif. Ses avocats ont même reçu la mission de rédiger des mémoires juridiques démontrant que la commune n’a commis « aucune faute » !
Le député-maire tient un double langage. Lorsqu’il se trouve en minorité à l’Assemblée nationale, il est défavorable à la pensée unique. Mais il est très favorable à la pensée unique lorsqu’il est maire et qu’il règne en despote sur les habitants de sa commune, au mépris de la Constitution du 4 octobre 1958, des lois françaises et de la convention européenne des droits de l’homme.