INCENDIE NOCTURNE DE POUBELLES À MAISONS-ALFORT
UN FEU DE POUBELLES AVENUE LÉON BLUM
Mardi 17 juillet. Une agréable journée d’été : ensoleillement très limité, chaleur modérée, pas de vent. À Paris, en soirée, les rues sont paisibles, les terrasses des bistrots sont pleines de monde. On ne peut deviner qu’il y aura un incident au courant de la nuit à Maisons-Alfort, la commune « où il fait bon vivre ».
Dans la nuit de mardi 17 à mercredi 18 juillet 2018, des poubelles ont été incendiées devant le n° 2 de l’avenue Léon Blum.
Minuit vingt. Je me gare devant le n° 6, et je commence à m’occuper des bagages. Quelques instants plus tard, un groupe de personnes arrive depuis le quartier de la halle du marché et bavarde bruyamment devant le n° 2. On dirait qu’ils sont en train de fouiller les poubelles entreposées devant le n° 2 (en prévision de la collecte du lendemain matin). Rien d’extraordinaire : depuis trois ans, des personnes viennent régulièrement fouiller les poubelles dans toutes les rues de Maisons-Alfort (souvent des quadragénaires, pas trop bien habillés) ; cette nouveauté, peut-être due à la paupérisation de la société, est devenue banale ; comme ils se font houspiller par les gardiens d’immeubles, ils se sont adaptés et viennent plutôt la nuit. Quant aux groupes d’adolescents, invisibles dans cette commune jusqu’au printemps 2016, ils vadrouillent depuis cette époque presque tous les soirs, à des heures tardives ; et très souvent, ils se manifestent au moment précis où je reviens chez moi.
Lorsque j’entre au n° 6, une lueur éclaire tout à coup la scène : les inconnus utilisent une lampe, à fort pouvoir éclairant, pour fouiller les poubelles. Puis ils partent en courant en direction de l’impasse Gaumé et du quartier des Juilliottes. Je m’aperçois alors qu’il s’agit en fait d’un groupe d’adolescents, et non pas d’indigents comme je l’avais supposé tout d’abord.
Un quart d’heure après, je redescends pour mes bagages : devant le n° 2, la lueur s’est transformée en flammes. Un scooter entre dans le parking, un piéton arrive au n° 2, et un véhicule de police se gare à proximité des poubelles en flammes, sans utiliser la sirène.
La scène est insolite : les adolescents qui partent en courant (comme s’ils prenaient la fuite), les riverains qui ne se dérangent pas (alors que les flammes sont à cinq mètres de leurs fenêtres), la police qui arrive si discrètement (alors que les rodéos de voitures avec sirènes et gyrophares sont pourtant habituels avenue Blum) : on dirait une mise en scène. Il vaut mieux interrompre la besogne des bagages, observer, et filmer si nécessaire. Sur la vidéo [0h47], on voit que les policiers, déjà présents sur les lieux, et quelques curieux imperturbables (des riverains ?) attendent patiemment l’arrivée des pompiers. Aucune anxiété chez les spectateurs : une promeneuse traverse tranquillement la rue avec son chien.
(Mais qui est-elle ? Elle ressemble à Greta GARBO dans « Le vice-président du conseil syndical sifflera trois fois ».)
Un camion de pompiers arrive trois minutes après, en provenance de l’avenue du général Leclerc (et non pas de la caserne, rue Pasteur ; ce véhicule vient donc d’effectuer une autre mission), et sans utiliser la sirène, afin de ne pas perturber le sommeil des employés des ministères qui « travaillent toute la semaine et qui ont besoin de faire la grasse matinée ». L’installation du matériel commence [vidéo – 0h50] et deux minutes plus tard [vidéo – 0h52], les pompiers arrosent les flammes. Encore deux minutes [vidéo – 0h54] et le feu a été maîtrisé, on ne voit plus que quelques fumerolles : le brasier est éteint [vidéo – 0h55].
Quatre minutes entre l’arrivée discrète des pompiers et la fin de l’incendie : du travail de professionnel !
À une heure un quart, l’avenue Blum est à nouveau déserte. Les employés des ministères, qui « travaillent toute la semaine et qui ont besoin de faire la grasse matinée », ne se sont pas dérangés et peuvent se rendormir, à supposer qu’ils se seraient réveillés pour si peu. Les agents publics (pompiers, police) ont accompli leur mission sans se faire caillasser par des sauvageons : l’avenue Blum est une rue civilisée, sans doute un secteur « où il fait bon vivre », où il n’est pas nécessaire de paniquer pour un début d’incendie. Au sol, sur le goudron déformé par la chaleur de cet incendie, il ne reste plus que quelques débris [photo].
La promeneuse et son chien ont disparu. (Mais qui est donc cette mystérieuse admiratrice des sapeurs-pompiers ? Elle ressemble à Zarah LÉANDER dans « Le vice-président du conseil syndical a perdu son béret et sa perruque dans un dépôt bus ».)
Le feu de poubelle survenu dans la nuit du 17 au 18 juillet 2018 (auteurs de l’infraction qui s’enfuient en courant ; policiers et pompiers venus sur place ; flammes et fumée bien visibles ; débris au sol après le départ des pompiers ; revêtement de sol abîmé à l’emplacement de l’incendie) est très différent du mystérieux « feu de poubelles » survenu dix-sept ans auparavant. En 2001, pas de flammes, pas de fumée, pas de dégâts, pas de traces, pas de goudron fondu : tout reposait sur l’imagination débordante du syndic et des riverains (qui sont mes voisins et, pour certains, des amis intimes de mes collègues de travail) et aussi sur la mise en cause d’un « gang international composé d’une personne » lors de l’enquête de « flagrant délit » réalisée trois ans plus tard, le 23 mars 2004, par le parquet de Créteil.
De même, lors de « l’incendie » de la piscine Hévette (à Maisons-Alfort) dans la soirée du mardi 6 septembre 2016, les passants n’observaient ni flamme ni fumée malgré la présence de la police et d’une vingtaine de véhicules de pompiers. Et le lendemain, aucun dégât n’était visible aux abords de la piscine.
Quelle peut être la suite des opérations, pour cet incident survenu dans la nuit du 17 au 18 juillet 2018 ? Y aura-t-il une enquête ?
Les méthodes du parquet de Créteil sont très spécifiques :
- a) effectuer une enquête de « flagrant délit » trois ans plus tard ;
- b) attribuer la responsabilité de l’infraction à une personne qui n’est pas concernée, de préférence « un gang international composé d’une personne » ;
- c) placer cette unique personne en garde-à-vue pendant six mois, grâce à la rédaction de faux certificats médicaux par des comparses de l’A.P.-H.P qui ne sont pas inscrits à l’Ordre des médecins.
J’en déduis que la prochaine garde-à-vue aura lieu vers le 18 juillet 2021, ce qui me laisse le temps de trouver un avocat.
Complété le 29/09/2018