En France, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu entrera en vigueur le 1er janvier 2019. Chaque mois, l’impôt sera prélevé directement sur la feuille de paie des salariés. Les retraités sont concernés eux aussi.
Cette réforme n’affecte que le recouvrement de l’impôt, et non pas son calcul (le montant à payer reste le même).
Source : journal « Le Figaro » daté du 29-30 décembre 2018 (supplément « Économie » – page 19)
Comme 90 % des contribuables sont déjà mensualisés, et font chaque année à l’État une avance de trésorerie colossale, la réforme va surtout pénaliser les 10 % « d’irréductibles Gaulois » qui sont réfractaires aux miracles de l’informatique et de la société numérique. Tout au long de l’année 2018, de nombreux spécialistes de la fiscalité française ont exposé avec pertinence que cette réforme du recou-vrement de l’impôt risque de créer de nombreuses complications supplémentaires. Voici quelques exemples.
Les gérants des petites entreprises croulent sous les corvées adminis¬tratives. En voilà une de plus. En cas d’erreur imputable aux gérants, ils devront aussi subir les réclamations des salariés lésés !
Plus généralement, les entreprises seront désormais chargées de collecter l’impôt sur le revenu. Or, une entreprise n’a pas à collecter l’impôt et à s’immiscer dans le dossier fiscal de ses salariés. Tout litige relatif au recouvrement de l’impôt (cela peut arriver…), qui était initialement un litige entre le contribuable et l’administration, deviendra un litige entre le salarié et son employeur. Celui-ci aura ainsi, en cas de besoin, un motif de plus pour licencier une personne déterminée.
Si l’entreprise cesse son activité, les salariés licenciés devront-ils payer une deuxième fois ?
À cause des nombreux abus de pouvoir de l’État et de l’incurie des élites françaises, la liste des revendications des « gilets jaunes » est déjà longue. Vont-ils ajouter à cette liste immense l’abrogation de ce prélèvement à la source manifestement inutile ?